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La greffe d’utérus

  • vcayolgyneco
  • 30 juil.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 28 août

Greffe d’utérus : une première mondiale relayée en 2014

Début octobre 2014, la presse relayait un article publié dans la littérature médicale annonçant la naissance d’un enfant en Suède, après que sa mère a bénéficié d’une greffe d’utérus. La prouesse est de taille. Et si elle suscite un immense espoir pour les 3 à 5 % de femmes souffrant d’une infertilité d’origine utérine, elle n’en reste pas moins entourée de risques, d’aléas et de questions éthiques.


L’expérience suédoise

C’est en Suède que la série la plus importante a été publiée : 9 patientes ont été greffées, dans tous les cas à partir d’utérus provenant de donneuses vivantes. La majorité des femmes a reçu l’utérus de leur propre mère, les autres, celui d’une femme de leur entourage.

Sur les 9 greffes :

  • 2 utérus ont nécrosé

  • 7 sont restés fonctionnels


Une naissance en septembre 2014

En septembre 2014, un enfant est né par césarienne à 31 semaines d’aménorrhée (un peu moins de 7 mois de grossesse). Sa mère avait été greffée d’un utérus d’une femme de son entourage, âgée de 61 ans, ménopausée depuis plusieurs années.

L’enfant avait été conçu par fécondation in vitro avec les ovocytes de sa mère et les spermatozoïdes de son père.

La naissance prématurée résulte de plusieurs facteurs intriqués :

  • une prééclampsie, complication obstétricale connue

  • la FIV

  • l’âge de l’utérus

  • le fait que la mère n’avait qu’un seul rein

  • le traitement immunosuppresseur

Nul ne pourra désigner une cause précise, mais l’enfant va bien.


Donneuse vivante ou donneuse décédée ?

Selon les équipes, la donneuse peut être vivante ou décédée de mort cérébrale. 

Dans ce cas de mort cérébrale, l'utérus est prélevé de la même façon que peut l’être le foie ou le cœur. Le délai entre le prélèvement et la transplantation doit être le plus bref possible. Si le prélèvement d'un utérus sur une femme décédée pose moins de problèmes techniques que lorsque la donneuse est vivante, il ne peut avoir lieu qu'après les prélèvements des autres organes, vitaux. 

Dans le cas d'une donneuse vivante, qui a accompli ses projets de grossesse, l'avantage est de connaître ses antécédents médicaux et de maitriser les caractères de compatibilité donneuse-receveuse, meilleur garant du succès de la greffe. 

Mais il implique de faire subir une chirurgie importante à la donneuse, avec un risque spécifique lié à la proximité de l’uretère, comme cela a été observé dès 2002 en Arabie Saoudite, où une complication a été rapportée chez la donneuse.


La receveuse et les traitements post-greffe

La receveuse, quant à elle, doit suivre un traitement immunosuppresseur au long cours pour éviter le rejet de greffe.

Ce traitement est maintenu pendant toute la grossesse, et comporte des risques — notamment infectieux, particulièrement pour l’enfant.

Les grossesses après transplantation utérine sont à haut risque. Elles cumulent :

  • la pathologie sous-jacente

  • la greffe

  • les traitements immunosuppresseurs

Tout cela laisse craindre des séquelles néonatales possibles, liées à la prématurité ou aux infections.


Une greffe temporaire

En théorie, pour éviter de poursuivre inutilement les traitements, l’utérus greffé est retiré après une ou deux grossesses menées à terme.

Les complications et la comorbidité pour les 2 femmes impliquées et pour l'enfant ne peuvent être négligées.


Mise à jour : France, 2025

En 2021, pour la première fois en France, un bébé est né à l’Hôpital Foch de Suresnes à la suite d’une greffe d’utérus.

La mère, née sans utérus, était atteinte du syndrome de Rokitansky (MRKH), une anomalie congénitale qui touche une femme sur 4 500 à la naissance.

Depuis cette première, plusieurs femmes greffées ont pu donner naissance à des bébés en bonne santé.


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