CE BÉBÉ QUI NE VIENT PAS
Un homme, une femme, un désir d’enfant… et pourtant, il tarde à venir. Parce que la fécondité - contrairement à la contraception - ne se contrôle pas, il est important d’en parler, pour avancer plus sereinement.
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Dans environ 30% des cas les difficultés sont d'origine féminine, dans 20% des cas, l'infertilité est d'origine masculine et dans 40% elle est mixte. A noter que dans 8% des cas, elle est inexpliquée.
Les causes les plus fréquemment retrouvées, sont les troubles de l'ovulation, les anomalies des trompes ou de la glaire et l’endométriose. Les causes masculines sont généralement des anomalies du sperme.
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Ne pas réussir à concevoir peut rapidement devenir une épreuve pour le couple. Après des mois d’attente et de déceptions, la médicalisation ajoute parfois une dimension contraignante, où la grossesse semble devenir un objectif à atteindre plutôt qu’un projet à partager.
La sexualité perd alors sa spontanéité, et les liens peuvent s’en trouver fragilisés.
Pourtant, il est essentiel de se rappeler que la fertilité échappe en partie à notre contrôle et que chaque parcours est unique.
En parler, se soutenir mutuellement, et se faire accompagner permettent de mieux traverser cette période.
Prendre soin de soi, préserver son couple et garder confiance dans les nombreuses solutions existantes ouvrent la voie vers plus de sérénité et d’espoir.
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Le but des traitements administrés à la femme est d'optimiser l’ovulation, de façon qualitative et/ou quantitative. Pour cela, les traitements de stimulation favorisent la sélection et/ou le développement de plusieurs follicules…
Le sperme peut être lui aussi amélioré, également en qualité ou en concentration de spermatozoïdes.
Il existe une technique qui permet de sélectionner les spermatozoïdes mobiles qui ont potentiellement plus de chance de féconder l'ovule.
Selon la cause de l'infertilité - féminine, masculine, mixte, inexpliquée - le protocole de traitement ne sera pas le même.
Je vous oriente vers des spécialistes si besoin.
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Au fil des années, le stock d’ovules diminue, et dans le même temps la fertilité. Les chances d’avoir un enfant après 35 ans réduisent sérieusement.
La probabilité de concevoir à chaque cycle diminue avec l’âge : de 25 % par cycle si la femme a 25 ans, on passe à 12 % si elle a 35 ans et seulement 6 % à 42 ans.
Avec l’effet cumulatif des cycles, 60 % des couples dont la femme est âgée de 25 ans auront conçu au bout de 6 mois, 80 % au bout d’un an et 90 % au bout de 2 ans. Ces chiffres sont à diviser par deux pour un âge féminin de 35 ans et par 4 à 42 ans (Source : Agence de la biomédecine).
La diminution de la réserve ovarienne aboutit à une réponse moindre des ovaires à la stimulation médicamenteuse et la qualité des ovocytes baisse avec le temps. Au-delà d'un certain âge, la quantité et la qualité des ovocytes sont donc simultanément diminuées.
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La décision de faire appel aux techniques de l'Aide Médicale à la Procréation met en jeu plusieurs éléments : la durée de l'infertilité, l'âge de la femme, les causes retrouvées...
Le couple doit mesurer qu'il s'engage dans un parcours laborieux dont il ne sortira pas toujours vainqueur.
→ Pour en savoir plus : Parlons pro → L'AMP
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→ L'insémination artificielle
Elle consiste à aider les spermatozoïdes à entrer en contact avec l'ovocyte (=ovule). Les obstacles peuvent être, par exemple, une mauvaise qualité de glaire qui empêche les spermatozoïdes de remonter dans le col de l'utérus.
Le sperme est mis dans un cathéter, sorte de paille très fine, qui est introduit dans le col l'utérus, et dont le contenu est déversé dans la cavité utérine. En général, la femme a aussi bénéficié d'une stimulation hormonale pour optimiser la qualité de l'ovulation. C'est une technique simple qui peut être répétée facilement ; son taux de succès est de l'ordre de 15 à 20%.
→ La fécondation in vitro
La rencontre de l'ovocyte et du spermatozoïde a lieu à l'extérieur de l'utérus. Pour se faire, la femme reçoit un traitement hormonal plus intense, permettant d'obtenir plusieurs follicules (contenant les ovocytes) afin d'avoir davantage de chances d'obtenir au moins un embryon de bonne qualité. Lorsque les follicules sont arrivés à maturité sur les ovaires, ils sont ponctionnés sous anesthésie générale et mis en présence du sperme pour être fécondés. Lorsque l'ovocyte est fécondé, il se forme un embryon replacé dans l'utérus après 2 jours de développement in vitro.
→ L'icsi (Intra Cytoplasmic Sperm Injection)
Lorsque le spermatozoïde ne parvient pas à féconder l'ovocyte, ou lorsque le nombre de spermatozoïdes est insuffisant, un spermatozoïde est alors injecté directement sous microscope par une micromanipulation dans un ovocyte mature.
Dans tous les cas, le sperme utilisé peut avoir été recueilli peu avant, ou peut provenir d'une paillette décongelée.
Enfin, les manipulations relèvent d'une grande technicité et les aléas sont nombreux :
- tous les follicules prélevés ne contiennent pas d'ovocytes ;
- tous les ovocytes ne résistent pas à la ponction ;
- tous les ovocytes ne sont pas fécondés ;
- tous les ovocytes fécondés ne donnent pas des embryons ;
- tous les embryons obtenus ne sont pas d'une qualité suffisante pour aboutir à une grossesse évolutive...
Chaque étape a ses limites, ce qui explique que les chances de grossesse après une FIV sont de l'ordre de 20 à 30%.

