La contraception :
un sujet de société, pas seulement féminin
La contraception, un enjeu de santé publique
La contraception ne concerne pas seulement les femmes. C’est un sujet de société, de liberté individuelle, de plaisir partagé, et un enjeu de santé publique. Si les femmes ont longtemps mené seules le combat pour y accéder, la contraception implique aussi les hommes — à parts égales.
Sa prise en charge par l’Assurance Maladie (le remboursement) est essentielle et devrait être défendue et élargie.

Comment choisir un moyen de contraception ?
Le choix dépend de plusieurs facteurs :
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l’âge,
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l’absence de contre-indications médicales,
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la tolérance physique et psychique (l’acceptabilité personnelle de la méthode).
Certaines femmes refusent les hormones, d’autres n’acceptent pas l’idée d’un dispositif intra-utérin. Mais des explications médicales claires permettent souvent de lever les idées reçues et d’identifier la méthode la plus adaptée.
Les différents moyens de contraception
Il existe de nombreux moyens de contraception : des pilules qui se prennent tous les jours et des pilules à prendre 3 semaines sur 4, des stérilets avec ou sans hormone, un implant sous-cutané qui diffuse de la progestérone, des dispositifs hormonaux qui se placent dans le vagin (sous forme d’anneau) et se changent toutes les trois semaines...
Les pilules
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Œstroprogestatives : associent un œstrogène (souvent l’estradiol) et un progestatif et reproduisent schématiquement le cycle de la femme. Les micro-dosées ont moins d'œstrogènes que les mini-dosées. Elles peuvent être :
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Monophasiques (même dosage chaque jour),
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Bi/triphasiques (dosage évolutif selon le cycle).
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Progestatives seules : prescrites aux femmes qui ne supportent pas les œstrogènes, ou celles qui ne peuvent pas prendre d'œstrogènes (phlébite, cancer, post-accouchement, etc.). On les donne aussi préférentiellement après un accouchement, le temps que l'organisme retrouve son état physiologique, son fonctionnement de base !
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Microprogestatives / macroprogestatives : les macroprogestatives sont rarement prescrites aujourd’hui à cause du risque de méningiome en cas de prise prolongée.
L'anneau vaginal
L'anneau vaginal est un dispositif souple qui se place dans le vagin et ne se change qu'au bout de trois semaines. Il délivre lui aussi une association d'œstrogène et de progestatif.
Ces deux moyens ont l'avantage de limiter les oublis de pilule, puisqu'ils restent en place 1 ou 3 semaines, mais ont les mêmes contre-indications que les pilules de 3ᵉ génération. Même si l'anneau vaginal nécessite une certaine dextérité, notamment pour le retirer, les femmes qui l'utilisent en sont adeptes.
Le patch contraceptif
Pansement adhésif à changer chaque semaine pendant 3 semaines, avec une pause d’une semaine. Il diffuse les hormones à travers la peau.
Comme l’anneau, il n’est pas remboursé actuellement.
Tous ces moyens (pilule, anneau, patch) comportent les mêmes contre-indications et effets secondaires vasculaires.
- Le stérilet ou DIU (Dispositif Intra-Utérin)
Ce moyen de contraception est fiable et bien toléré par la majorité des femmes et ses effets secondaires sont minimes. Son efficacité est identique à celle de la pilule, et ses avantages sont nombreux : pas de risque d’oubli de comprimé, notamment chez les jeunes femmes très fertiles, pas de problème quand on est malade, pas d'interférence avec d'autres médicaments. Il a connu un regain d’intérêt depuis plusieurs années parmi les femmes de tous âges.
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Le stérilet au cuivre
Le stérilet au cuivre, connu depuis très longtemps est un petit dispositif en forme de T, souple, et dont le corps est entouré d'un fil de cuivre. C'est un matériau inerte, (qui ne rouille pas!) que le gynécologue insère dans l’utérus ce qui le rend impropre à la nidation. Il ne modifie pas les cycles, et pour 30% des femmes environ, il augmente les règles. Il existe un modèle « short » c'est à dire plus petit pour les femmes qui n'ont pas eu d'enfant. Il y a actuellement des recommandations internationales en faveur de cette contraception chez les (très) jeunes femmes ; Pour éviter le risque d’une infection de l’utérus lorsqu’une femmes porte d’un stérilet, deux conditions sont nécessaires: d’une part dépister une infection sexuellement transmissible (chlamydia et gonocoque) avant la pose, et d’autre part insister sur la nécessité d’utiliser les préservatifs avec tout nouveau partenaire…
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Le stérilet hormonal (à la progestérone)
Le stérilet à la progestérone est plus récent, même s’il a plus de 20 ans ! Le corps de l'utérus contient un petit réservoir qui diffuse de la progestérone localement. Il diminue ou supprime les règles, sans bloquer le cycle, ce qui en fait un atout pour beaucoup de femmes. Ses effets indésirables sont assez rares. Selon le modèle, il doit être changé tous les 5 ou 8 ans.
Un test de dépistage des IST (chlamydia, gonocoque) est recommandé avant pose, et les préservatifs sont conseillés avec tout nouveau partenaire.
- Les préservatifs (masculins)
Seul moyen contraceptif qui protège aussi des infections sexuellement
Évidemment, le préservatif est également un moyen de contraception qui présente l'avantage de se prémunir d'une grossesse, mais aussi – et ce n'est pas le cas pour les moyens de contraception cités plus haut - de se protéger contre les infections sexuellement transmissibles. Ils s'achètent en pharmacie, mais aussi en supermarché et c'est une méthode fiable à condition d'être utilisée avant toute pénétration vaginale, quel que soit le moment du cycle.
S’il est parfaitement utilisé, le préservatif ne connaît que 2 % d'échecs.
Mais dans la vie courante, avec le glissement de préservatif, les ruptures, ou quand il est mis trop tard, les échecs peuvent être plus importants, allant jusqu'à 15%. Alors mon conseil : entraînez-vous à deux pour le poser, l’enlever et surtout ayez-le à portée de main pour éviter d’interrompre la spontanéité du moment ! Les jeunes de moins de 26 ans peuvent se faire délivrer gratuitement des préservatifs en pharmacie. Au-delà de cet âge, certaines marques de préservatifs sont remboursées à 60% par la Sécurité sociale s’ils sont prescrits par un médecin ou une sage-femme.
EN RÉSUMÉ
Il existe une méthode de contraception adaptée à chaque personne. Le bon choix dépend du corps, du mode de vie, de la relation au médicament et des préférences personnelles.
Informer, accompagner, respecter, voilà l’essentiel.